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Photographie, Paris (France), Carrières, Carrières souterraines (exploitations minières), Architecture, Catacombes
Le passage dit des doubles carrières dans les Catacombes de Paris. Près de trois cents kilomètres de galeries s'étalent sous Paris intra-muros, sur parfois trois niveaux de carrières. La profondeur moyenne est d'environ vingt mètres sous le niveau du sol naturel. Lorsque ces carrières étaient actives, on en extrayait de la pierre à bâtir, qui a permis pendant plusieurs siècles de construire les bâtiments de Paris sans importer d'autre matériau de construction. On assimile abusivement les Catacombes à l'ensemble des carrières de la capitale, bien qu'elles n'en représentent en réalité qu'une infime fraction.
Photographie, Paris (France), Inscriptions, Carrières souterraines (exploitations minières), Catacombes, Jacques Delille (1738-1813), Ossuaires, Poètes français, Vers alexandrin
Inscription à l'entrée des Catacombes de Paris : Avant de pénétrer dans l'ossuaire, par une porte métallique encadrée de deux piliers de soutènement décorés de motifs géométriques blancs sur fond noir, un avertissement en alexandrin du poète Jacques Delille (1738-1813) inscrit en lettres noires sur le linteau accueille le visiteur : « Arrête ! C'est ici l'empire de la mort ».
Photographie, Paris (France), Lampes, Histoire, Poix, Lampes à huile, Vasques, Catacombes, Ossuaires, Allées sépulcrales, Circulation de l'air, Ventilation des mines
Lampe sépulcrale aux Catacombes de Paris : après un coude de la galerie, s'élève dans un renfoncement une colonne de pierre surmontée d'une vasque de forme antique, dite lampe sépulcrale. Ce monument, le premier réalisé dans l'ossuaire, servait à brûler de la résine de poix, l'air étant progressivement corrompu par les dépôts d'ossements, ce qui rendait l'air difficilement respirable pour les ouvriers chargés des transferts. L'entretien d'un foyer était en effet le meilleur moyen d'assurer une ventilation lors de travaux souterrains. Elle servait ainsi à veiller les morts, et plus prosaïquement à améliorer la circulation de l'air, avant la construction des puits d'aération.
Photographie, Paris (France), Carrières souterraines (exploitations minières), Maquettes (architecture), Catacombes, Baléares (Espagne), Dix-huitième sciècle, Maquettes (sculpture), Minorque (Espagne), Plans-reliefs
Sculpture du fort de Port-Mahon dans les catacombes de Paris. Ces sculptures réalisées dans la pierre de 1777 à 1782, sont l'œuvre d'un carrier nommé Décure, dit Beauséjour, vétéran des armées de Louis XV. Selon Le Conducteur portatif de 1829, il s'agirait d'un soldat enrôlé en 1756 dans l'armée de Richelieu lors de l'opération de reconquête de Minorque. Réformé, il entra à l'Inspection des carrières afin de compléter sa modeste solde. Travaillant la journée aux travaux de consolidation sous la direction de Guillaumot, il sculpte après son travail et représente une maquette ainsi que diverses vues du fort de Port-Mahon, la principale ville de l'île de Minorque, aux Baléares, où il aurait été un temps prisonnier des Anglais. Voulant parfaire son œuvre, il engage la création d'un escalier d'accès depuis le niveau supérieur de la carrière ; mais il provoque ainsi un fontis qui le tua sur le coup. Ces sculptures, abîmées pendant la Révolution ont été restaurées en 1854, et à plusieurs reprises depuis lors.
Textes, Paris (France), Revêtements (voirie), Dix-neuvième siècle, Pavages, Catacombes, Duguay-Trouin (1673-1736), Éclairage public, Honoré de Balzac (1799-1850), Physionomie, Romanciers français, Romans, Silence
Une rue de Paris et son habitant, 1848, par Honoré de Balzac (1799-1850), chapitre 1 : Physionomie de la rue (390 mots). La rue Duguay-Trouin (1673-1736), porte le nom de ce corsaire breton ; l'histoire se passe en 1827, dans une rue silencieuse, ni pavée, ni éclairée, avec des effondrements provoqués par les Catacombes.
Gravure, Dix-neuvième siècle, Carrières, Carrières souterraines (exploitations minières), Catacombes, Héricart de Thury (1776-1854), Paris (France) -- Quartier des Grandes-Carrières
Visite des catacombes en 1860 : Un arrêt du Conseil d'État du 9 novembre 1785 décide la suppression du cimetière des Innocents avec évacuation des ossements, puis son réaménagement en marché public. Le nom de Catacombes est donné aux carrières aménagées, par analogie avec les anciennes nécropoles souterraines de Rome, même si les lieux n'ont jamais servi de sépulture directe et n'ont aucun caractère sacré. Durant toute son existence, plus de deux millions de parisiens sont inhumés au cimetière des Innocents. Dès leur création, les Catacombes suscitent la curiosité. En 1787, le premier visiteur, le comte d'Artois, futur Charles X, y descend en compagnie de dames de la Cour. L'année suivante, on mentionne la visite de Madame de Polignac et Madame de Guiche. Mais il faut attendre 1806 pour que les premières visites publiques soient organisées ; celles-ci ne s'opèrent qu'à des dates irrégulières pour de rares privilégiés. C'est le successeur de Guillaumot, Louis-Étienne Héricart de Thury, alors responsable du service des carrières de la Ville de Paris, qui organise les premières visites régulières dès sa prise de fonction. Il fait tracer au plafond un trait noir, servant de fil d'Ariane aux visiteurs. En 1810 et 1811, il fait aménager l'ossuaire avec la réalisation d'alignements d'ossements décorés de motifs macabres ou artistiques, et placer des plaques portant des citations gravées dans la pierre, tirées de textes sacrés, littéraires, philosophiques ou poétiques célèbres, avec un goût propre au Premier Empire. Les ouvrages de consolidation sont transformés en monuments à la pompe funéraire. Par ailleurs, l'ossuaire est isolé du reste des carrières souterraines, donnant un aspect proche de celui qu'on observe au XXIe siècle. Héricart de Thury (1776-1854) publie en 1815 la "Description des Catacombes de Paris", qui devint la base sur laquelle toutes les études postérieures s'appuient.